Comté de Wicklow | Les 6 plus belles visites à faire
Les paysages de collines verdoyantes, de plaines côtières et de sommets montagneux du comté de Wicklow forment la toile de fond de quelques-uns des plus beaux sites historiques d’Irlande. Souvent situés à seulement une heure de route au sud de Dublin, ces fabuleux sites du patrimoine de Wicklow sont facilement accessibles, visites idéales pour une journée d’exploration depuis la capitale irlandaise.
Les paysages pittoresques du comté de Wicklow, presque magiques, constituent le décor où l’on retrouve églises ancestrales, magnifiques manoirs et un arboretum centenaire, autant de preuves de la longue et riche histoire de cette région. Du Moyen Âge jusqu’au XVIIIe siècle, moines et aristocrates ont été séduits par la beauté du comté de Wicklow. C’est leur héritage que l’on vient découvrir dans ce que l’on appelle le “jardin de l’Irlande”.


Les ruines monastiques de Glendalough
Au cœur des montagnes de Wicklow, au milieu d’un paysage des plus pittoresques, on découvre Glendalough. Ce qui fut un centre monastique d’importance remonte au début du Moyen-Âge. La légende veut que Saint Kevin ait fondé ce lieu sacré. D’une famille fortunée et noble, Kevin abandonna tout pour vivre en ermite à l’écart du monde, dans la paisible vallée de Glendalough. C’est ici qu’il fonda au VIe siècle un monastère. L’importance du monastère crut en même temps que sa réputation alors que les miracles qu’on attribuait à St Kevin ne cessaient d’attirer toujours plus de disciples.
À l’endroit de ce qui fut un influent centre de pouvoir, on trouve aujourd’hui les ruines de pas moins de cinq églises. L’une d’entre elles avait même le statut de cathédrale. Glendalough possédait alors son propre diocèse avant d’être rattaché à celui de Dublin au XIIe siècle.

L’endroit est dominé par une tour ronde irlandaise typique, exceptionnellement bien préservée, qui s’élance en direction du ciel. Construites par les moines comme tours de garde et refuges en cas d’attaque, les tours rondes apparurent pour la première fois en Irlande au moment des invasions vikings. L’unique porte de la tour fut placée à une hauteur anormalement élevée au-dessus du sol. Une fois à l’intérieur avec tous leurs trésors, les moines de Glendalough n’avaient plus qu’à retirer l’échelle et prier pour leur survie.
Alors que l’on se promène au milieu des ruines de l’ancien monastère, il faut imaginer les huttes de chaque moine qui formaient la ville monastique tout autour des églises. Contrairement aux confréries européennes plus tardives, les premiers monastères irlandais se composaient d’habitations individuelles. Elles ont depuis longtemps disparu, mais l’aura mystique de Glendalough perdure.

On ne pourrait terminer sa visite sans une balade autour du cimetière reposant au pied de la tour ronde. Ses origines remontent à la fondation du monastère par Saint Kevin. Alors que le temps a effacé les inscriptions des tombes du XIe siècle, de très beaux exemples de croix datant du renouveau celtique au XIXe siècle peuvent être admirés, la luxuriante vallée de Glendalough en toile de fond.
Le site de cette ancienne ville monastique ne pouvait être plus pittoresque. Elle fut construite au fond d’une vallée, verte et retirée du monde, où deux lacs tranquilles reposent, l’endroit idéal pour s’adonner, toute sa vie durant, à la contemplation. Une passerelle de bois guide désormais les curieux le long de la rive, tandis que des chemins de randonnée plus ardus leurrent les marcheurs vers le sommet de la vallée avec la promesse de vues panoramiques sur les alentours.

Le domaine de Powerscourt et ses jardins
Sans nul doute l’un des plus beaux endroits à visiter du comté de Wicklow, les vastes jardins de Powerscourt sont les plus spectaculaires que vous trouverez dans la région. Dominés par un manoir du XVIIIe siècle construit par Richard Wingfield, le premier Vicomte Powerscourt, les impressionnants jardins sont certainement à la hauteur de l’extraordinaire demeure aux 68 chambres.
La façade nord, de style palladien classique, ne trahit pas l’exubérance des jardins qui se cachent de l’autre côté de la demeure. Ce n’est qu’une fois que vous avez émergé de la maison sur son côté sud que le spectacle peut véritablement commencer.

Les visiteurs ne peuvent qu’être émerveillés par la vue panoramique qui se déploie soudainement sous leurs yeux, la montagne du Sugar Loaf dominant le paysage au loin. À l’arrière de la demeure, de grandes terrasses à l’italienne descendent jusqu’au romantique Triton Lake où, parmi les délicats roseaux et nénuphars, une fontaine crache un jet d’eau loin au-dessus de l’étang.
Tout près, s’étend un jardin japonais centenaire créé en 1908 par les huitièmes Vicomte et Vicomtesse Powerscourt. Un chemin sinueux guide les visiteurs à travers des plantes et buissons exotiques ainsi que des ponts japonais construits au-dessus d’un petit cours d’eau ruisselant. Une pagode vient apporter la touche finale à cet étonnant monde de tranquillité.


En se baladant parmi ce décor raffiné et manucuré, il est difficile d’imaginer que le Wicklow médiéval fut la scène de combats continus opposant des clans irlandais aux envahisseurs anglais. À la fin du XIVe siècle, le clan O’Toole captura le château royal à Powerscourt et plaça sur des piques 60 têtes anglaises au-dessus des portes. Les O’Toole furent finalement dépossédés de leurs terres au début du XVIIe siècle et elles furent cédées à la famille Wingfield, loyale à la Couronne.
Minutieusement entretenu, le jardin clos, ou Walled Garden, est également à ne pas manquer. On peut y admirer des arbustes et fleurs aux couleurs riches et pastel, cachés derrière un remarquable portail de fer forgé. Ici, vous trouverez le “Julia’s Memorial”, un monument inspiré de la Rome antique, entouré de parterres de fleurs éclatantes, construit à la mémoire de la septième Vicomtesse par son fils.

Enfin, ne manquez pas la magnifique vue sur les jardins et la demeure depuis la “Pepperpot Tower”. Basée sur le design d’un véritable poivrier que possédait le huitième Vicomte, la tour s’élève au milieu d’une grande variété d’arbres, entourée de canons remontant à l’époque de l’Invincible Armada espagnole.
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Killruddery House et ses jardins
Située aux alentours de Bray, Killruddery House est un des trésors cachés du comté de Wicklow. Cette élégante demeure du XVIIe siècle, reconstruite dans le style Tudor dans les années 1820, est un bijou architectural s’élevant au cœur de splendides jardins.

Descendant d’un mercenaire belge qui assista Guillaume le Conquérant dans sa conquête de l’Angleterre au XIe siècle, Lord Brabazon était un puissant allié du roi d’Angleterre. Envoyé en Irlande en tant que Collecteur de taxes, il obtient les terres de Killruddery du roi Henri VIII alors que ce dernier dissolvait le monastère qui les possédait.
Une grande demeure fut construite au XVIIe siècle par Lord Brabazon, aussi connu sous le nom de Comte de Meath. Étonnamment, la demeure est toujours aujourd’hui la propriété de la même famille. Lord John Brabazon, 15e Comte de Meath, vit dans ces murs historiques avec sa femme et ses enfants.

La maison familiale est ouverte aux visiteurs pour une visite guidée du rez-de-chaussée. Partageant l’histoire familiale unique des Brabazon, le guide introduit les curieux dans la vieille bibliothèque aux murs couverts de papier peint vert foncé avant d’entrer dans le salon décoré de son miroir entouré d’or. La visite s’arrête un moment dans la salle à manger à l’élégant plafond à moulures, sous les regards des nombreux portraits de famille accrochés aux murs. La visite se termine sous le fastueux dôme de verre de l’orangerie, construit en 1852 selon la mode du Crystal Palace de Londres.
À l’extérieur, beaucoup reste à découvrir. Alors que le jardin clos victorien a été transformé en ferme biologique avec cochons, canards et poules, qui charmeront les enfants, la demeure est entourée de jardins historiques tout droit sortis de contes de fées.


Killruddery a conservé ses jardins à la française du XVIIe siècle dessinés par un disciple du célèbre jardinier de Versailles, André Le Nôtre. Deux longs étangs identiques qui reflètent le ciel, des bordures en patte d’oie menant à des statues solitaires et un parterre symétrique de fleurs richement colorées ne sont que quelques-unes des attractions qui vous attendent.
L’arboretum de Kilmacurragh
Des arbres rares des quatre coins du monde sont à admirer derrière les murs de Kilmacurragh, au sud de la ville de Wicklow. Cet arboretum du XVIIe siècle accueille des arbres à la fois étranges et magnifiques, de toutes les formes et de toutes les tailles. Ils ont été rassemblés en un seul endroit par plusieurs générations de la famille Acton, chasseurs de plantes et pionniers botaniques. Certains spécimens sont même considérés en danger d’extinction.

La propriété fut donnée à l’origine à Thomas Acton qui arriva en Irlande alors qu’il servait au sein de l’armée de Cromwell. De magnifiques jardins complimentant une somptueuse demeure furent alors créés sur les terres de l’ancienne abbaye de Saint Mochorog dissoute par Henri VIII.
L’arboretum se développa au XIXe siècle grâce au travail de Thomas Acton et de sa sœur Jeannette qui voyagèrent autour du monde pour étudier et collecter des plantes. Le sol acide et le climat doux de Kilmacurragh constituaient l’environnement parfait pour leur collection d’arbres. Malheureusement, la propriétaire souffrit de la mort des héritiers Acton durant la Première Guerre mondiale et elle fut complètement abandonnée durant les années 1920. Kilmacurragh House est désormais en ruine, clôturée pour éviter les accidents.


Aujourd’hui, l’héritage des Acton est heureusement en de bonnes mains. Le jardin botanique de Glasnevin lui prodigue ses soins et ses trésors sont redécouverts. Les visiteurs peuvent se promener le long de sentiers sinueux à l’ombre d’arbres formidables jamais vus dans notre hémisphère. Ou ils peuvent se balader sous les énormes branches d’ifs mystiques placés le long de l’ancienne route empruntée par les pèlerins en route pour Glendalough.
Un étang tranquille entouré de parterres de fleurs aux couleurs éclatantes, des jardins sauvages au style robinsonien, pleins de plantes exotiques, et même un rare séquoia sont à découvrir dans ce jardin secret du comté de Wicklow. Kilmacurragh possède la plus grande collection de rhododendrons himalayens en Europe. En avril, ils recouvrent le sol d’une fine couche de pétales roses rappelant un conte de fées, faisant de cet arboretum peu connu l’un des plus beaux sites à visiter dans le comté de Wicklow.
Mount Usher Gardens
Au nord de la petite ville Wicklow se trouvent les jardins de Mount Usher, l’un des plus beaux exemples de jardins de style robinsonien en Irlande. Créé dans les années 1860 sur le site d’un ancien moulin, Mount Usher doit son existence à Edward Walpole, un businessman de Dublin, et à sa famille après lui.

Pendant 115 ans, les principes du jardinier le plus célèbre d’Irlande, William Robinson, influencèrent l’aménagement de ce magnifique jardin. Vous ne trouverez aucune symétrie ni parterres géométriques à Mount Usher. Au contraire, les arbres, arbustes et fleurs grandissent harmonieusement, se complétant l’un l’autre ainsi que le paysage. La nature n’est pas là pour être conquise, mais juste imitée.
Le jardin est aujourd’hui la propriété de Madeleine Jay, qui a choisi de l’entretenir de manière biologique, et loué à Avoca Handweavers. Avec quelque 5 000 espèces de plantes et d’arbres, les 8 hectares du jardin sont un paradis pour les fans de botanique. Si, comme moi, vous ne parvenez pas à distinguer un bouleau d’un cèdre, ne vous inquiétez pas. Une carte de Mount Usher vous guidera le long des sentiers étroits, vous indiquant le nom de chaque arbre.


Alors que le jardin s’étend le long de la rivière Vartry, les visiteurs sont inévitablement attirés par le sentier qui suit ses rives. Il est possible de traverser la rivière grâce à des ponts suspendus. Mais, pas de panique, ces derniers sont suffisamment robustes pour éviter qu’ils ne se balancent lors de leur franchissement. Ils forment en fait un excellent endroit pour profiter d’une vue ininterrompue sur la rivière et la végétation luxuriante qui grandit dans ce formidable jardin centenaire.
Russborough House
Situé près de la ville historique de Blessington, Russborough House est l’un des plus beaux exemples irlandais de manoir palladien du XVIIIe siècle inspirés par l’architecture classique romaine. Sa forme carrée, ses dimensions parfaitement symétriques avec des colonnades se déployant comme les ailes d’un oiseau de chaque côté du bâtiment principal, sont un vrai régal pour les yeux.

La demeure, qui jouit des magnifiques montagnes de Wicklow en arrière-plan, fut construite par Joseph Leeson. En 1741, à la mort de son père, un riche brasseur de Dublin et spéculateur immobilier, Joseph devint le seul héritier d’une fortune colossale. Il engagea Richard Cassels, architecte renommé, pour dessiner sa nouvelle maison de campagne. Pendant ce temps, il partit voyager en Italie pour y acquérir une impressionnante collection d’art afin de meubler sa nouvelle maison.

Devenu premier Comte de Milltown en 1763, Leeson avait alors une maison qui reflétait son nouveau rang social. Les intérieurs luxueux au style baroque et rococo contrastent avec la façade simple et classique. Dans toute la demeure, des moulures décoratives et sophistiquées, des cheminées en marbre épurées, des meubles d’époque exquis ainsi que de magnifiques tableaux sont exposés sous des plafonds d’une hauteur impressionnante.

Alors que les visiteurs déambulent le long des sept pièces qui constituent le rez-de-chaussée, ils dessinent les traits de la vie des riches et célèbres de la société irlandaise. De la salle à manger au salon, Russborough House irradie par sa richesse et transpire la confiance des membres des classes supérieures irlandaises. Nous imaginons un court instant des récitals privés joués sur d’anciens pianos alors que nous découvrons le salon de musique. Les étagères de bois sombre de la bibliothèque remplie de livres évoquent l’image de tranquilles soirées hivernales passées à lire sur le vieux sofa près d’un feu de cheminée.

Le manoir resta dans la famille Milltown jusqu’en 1931. Acquise par Capitaine Denis Daly, il fut ensuite vendu en 1958 à des millionnaires britanniques et collecteurs d’art, Sir Alfred Beit et sa femme. Les Beit établirent la fondation Alfred Beit en 1976 pour préserver et ouvrir la maison au public.
Églises médiévales ou manoirs du XVIIIe siècle, le pittoresque comté de Wicklow offre de nombreux sites historiques à explorer. Souvent situés à moins d’une heure de route de Dublin, ils sont facilement accessibles et offrent l’opportunité de sortir de la capitale le temps d’une journée. Il serait vraiment dommage de les manquer. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter ce guide voyage de Dublin.
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